Belges,
Polonais, Tchécoslovaques, Italiens, Maghrébins,
Portugais, Espagnols
ou
Africains exilés de leur famille, de leur village, de leur ville
arriveront en
France, en Picardie, pour
y refaire leur vie. Poussés par la misère,
l’exploitation sociale, la domination coloniale ou la terreur politique
et
drainés par les besoins massifs de main d’œuvre, ils feront
souche dans
cette
région. Ces immigrés sont aujourd’hui inscrits dans la
mémoire collective à
travers une
histoire et une identité ouvrière agricole et
industrielle commune.
Ces
immigrations successives ont façonné le territoire et
l'histoire de la
Picardie. Elles y ont laissé leur empreinte, dans les champs,
sur les
murs, les bitumes des villes et dans les esprits. Pourtant, dans le
regard de l'autre, la présence de ces hommes et de ces femmes
oscille
en permanence entre désir et passion, entre fascination et
exclusion.
Chargées en émotions, les traces de cette identité
demeurent peu
connues et reconnues.
Dans
"Une chaîne sans fin", ces hommes et ces femmes
témoignent de leur expérience de migrant et d’ouvrier et
nous emmènent
revisiter les lieux d’histoires individuelles et collectives. Ils
évoquent les
difficiles conditions de vie et de travail, l’ostracisme des syndicats,
les
discriminations, mais aussi les solidarités, les valeurs
partagées et
les
luttes sociales communes avec leurs collègues français.
9h00
Accueil/café
9h30
Ateliers
au choix :
1 - Paroles de
Betteraves : de
la mémoire
sucrière
d’un village à une pièce de Théâtre
« Les Terres Fortes » de
Catherine Zambon et à l’édition d’un ouvrage
« Paroles de
Betteraves »
Intervenants :
Françoise
Lecomte, à
l’initiative du projet, présidente de l’association de
théâtre Souffler n’est pas jouer
Sylvie Baillon, metteur en
scène de la Cie Ches Panses Vertes d’Amiens.
2 - Quelle
Vie :
est un projet
initié
par le collectif La
Forge dans le Val de Nièvre (80), terre des anciennes usines
textiles
Saint
Frères. Son sujet est la mémoire vivante des habitants.
Son objet est
la
création artistique : livre, installations, pièce de
théâtre « A
l’émancipation… pourvu qu’il n’arrive rien »
(à partir des textes de
Leslie Kaplan).
Intervenants :
Marie-Claude
Quignon,
plasticienne
François
Mairey
,
chargé de la coordination et des pratiques sociales
11h30
Synthèse collective des
deux expériences du matin
12h00
Repas
commun
14h00
Ateliers
au choix :
1 - Mémoires
des mineurs en Languedoc
Roussillon : d’un patrimoine immatériel à la
production d’une
série de documentaires radiophoniques et au soutien d’un
évènement à la
Sainte
Barbe « Charbon ardent »
Intervenant :
Christophe
Avellaneda,
pilote du projet, Fédération des radios associatives du
Languedoc Roussillon
2 - Une
expérience photographique autour du portrait dans des chantiers
de
réinsertion
au travail en Ile-de-France : Pour chaque structure de
réinsertion, il s’agissait de photographier des salariés
en action,
dans des
chantiers de renouvellement, ménage et jardinage à
domicile, marécage,
couture,
commerce équitable, etc. Les réactions des personnes
devant l’appareil
photo
ont été très variées. Quelques exemples et
interprétations font l’objet
de
cette intervention.
Intervenant :
Leonardo
Antoniadis
,
photographe et anthropologue
16h00
Synthèse collective des deux expériences de
l’après-midi
16h30
- Analyse de cette journée par Alain Cottereau,
directeur
d’études à l’EHESS, historien, sociologue
et spécialiste de la mémoire ouvrière.